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rait la cage, tâcherait de lui donner la liberté, tout en le retenant par une ficelle et qui, ensuite, s’étonnerait que le rossignol ne sorte pas avec la ficelle attachée à sa patte et se démette seulement la patte, puis enfin crève.

Personne ne songea jamais à établir l’université en prenant pour base les besoins du peuple. Ce serait impossible parce que les besoins du peuple étaient et restent inconnus. Mais les universités ont été instituées et pour les besoins du gouvernement et pour ceux des classes supérieures, et c’est pour les universités qu’on établit maintenant toute l’échelle des institutions scolaires qui préparent l’accès de l’université mais n’ont rien de commun avec les besoins du peuple. Le gouvernement avait besoin de fonctionnaires, de médecins, de juristes, de professeurs, et pour préparer tous ces gens-là on a fondé des universités. Maintenant les classes supérieures ont besoin de libéraux d’un certain modèle et les universités les préparent. L’erreur c’est que le peuple n’a pas besoin de libéraux pareils. On dit ordinairement que les défauts des universités proviennent de ceux des établissements inférieurs. Moi, j’affirme le contraire. Les défauts des écoles de village, et surtout des écoles de district, proviennent principalement de ce que les desiderata des universités sont faux.

Regardons la vie pratique des universités. Des cinquante étudiants qui composent l’auditoire, dix