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cultivé, etc.). C’est dans cette dernière conception que nous avons à envisager la culture. L’éducation, c’est l’influence d’un homme sur un autre avec le but de forcer l’élève à s’assimiler certaines habitudes morales. (Nous disons : ils en ont fait un hypocrite, un brigand ou un brave homme. Les Spartiates formaient des hommes courageux ; les Français élèvent des jeunes gens d’esprit étroit et prétentieux.)

L’enseignement, c’est la transmission du savoir d’un homme à un autre. (On peut enseigner le jeu d’échecs, l’histoire, la cordonnerie.) L’étude, c’est une nuance de l’enseignement, c’est l’influence d’un homme sur un autre, afin de forcer l’élève à adopter certaines habitudes physiques. (Apprendre à chanter, à raboter, à danser, à ramer, à déclamer.) L’enseignement et l’étude sont des moyens d’instruction quand ils sont libres et des moyens d’éducation quand l’étude est forcée et quand l’enseignement est exclusif, c’est-à-dire quand on n’enseigne que les objets que le maître croit nécessaires. La vérité se dévoile clairement et instantanément à chacun. Nous avons beau tâcher de confondre ce qui est séparable et de diviser l’inséparable, de dissimuler l’idée sous l’apparence des choses extérieures, la vérité est évidente.

L’éducation est une influence obligatoire, forcée, d’une personne sur une autre dans le but de former un homme tel qu’il lui semblera bon, et la culture,