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premiers, les autres veuillent aussi y envoyer les leurs, dans ce cas auquel je ne crois pas, ceux-là seuls qui habitent un village où l’école sera bâtie, enverront leurs enfants à l’école.

Aucune gratuité ne sera un appât pour envoyer les écoliers, en hiver, d’un village sis à un kilomètre de l’école.

C’est matériellement impossible. En moyenne il y aura quinze élèves par école. Les autres enfants de la paroisse prendront des leçons dans le village, chez des particuliers, ou n’apprendront pas du tout mais seront seulement comptés à l’école et figureront dans la statistique. Les progrès dans les écoles seront juste ce qu’ils sont chez les maîtres libres, chez les chantres et chez les soldats. Les maîtres d’école seront de la même catégorie que les séminaristes, car il n’y en a pas encore d’autres, seulement, dans le premier cas, ils ne seront liés par aucune considération gênante et seront sous le contrôle sévère des parents, puisque ceux-ci exigeront des progrès pour leur argent. Dans les écoles publiques, les résultats seront assurément pires que là-bas : les maîtres seront contraints par les méthodes, par les manuels, par le nombre d’heures de classe, par l’intervention du curateur et de l’inspecteur. L’inspecteur recevra de gros appointements, visitera les écoles de temps en temps, gênera les bons maîtres consciencieux, nommera de mauvais maîtres, révoquera les bons, car il est impossible