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lui-même, que cela touche de près, ait eu ses représentants pour l’élaboration du projet.

Des hommes, bien que très honorables, des fonctionnaires qui n’ont jamais étudié ni le peuple ni les questions de l’instruction publique, qui ne sont point spécialistes en la matière dont ils sont appelés à s’occuper tout en continuant leur besogne, qui n’ont pas le temps de consacrer des dizaines d’années à l’étude de questions aussi sérieuses, à certains jours de la semaine discutent la question grave de la réforme de l’instruction publique en Russie. Il faut remarquer, en outre, que la question la plus importante, la subordination de l’école au ministère de l’Instruction publique, avait été décidée au Comité des ministres et que, par cela même, les membres du Comité étaient placés dans un cadre bien étroit. J’admets d’avance que tous les membres du Comité soient des personnes bien instruites et de haute moralité, pénétrées de l’amour du peuple, désireuses du bien de leur patrie, et, malgré cela, je ne puis supposer que, dans les conditions où elles ont travaillé, il en pouvait résulter autre chose. Le projet tel qu’il est devait précisément sortir de leurs travaux. Ce qui ressort de ce projet, c’est moins l’étude des besoins du peuple, l’examen de l’instruction elle-même et l’établissement sur ces bases des nouvelles lois, qu’une lutte quelconque contre quelque chose d’inconnu, de nuisible et qui tue. Tout le projet, comme le peuvent voir les lec-