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X

De retour à la chaumière, Pétia trouva Denissov dans le vestibule. Il était ému, inquiet, furieux d’avoir laissé partir Pétia et il l’attendait.

— G’âce à Dieu ! s’écria-t-il. Enfin, g’âce à Dieu ! répéta-t-il en écoutant le récit enthousiaste de Pétia. Que le diable t’empo’te ! À cause de toi je nai pas do’mi ! Nous pou’ons do’mir encore un peu jusqu’au matin.

— Mais non, dit Pétia, je ne veux pas dormir. Je me connais : si je m’endors, tout est fini. Et puis j’ai l’habitude de ne pas dormir avant la bataille.

Pétia resta quelque temps dans l’isba, se rappelant avec joie les détails de son excursion et se représentant vivement ce qui aurait lieu le lendemain. Ensuite, s’étant aperçu que Denissov dormait, il sortit dans la cour.

Là il faisait encore tout à fait sombre. La pluie