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En décembre 1879 Tourgueneff écrivait à Flaubert :


« … Je vous enverrai sous peu un roman en trois volumes de Léon Tolstoï, que je regarde comme le premier écrivain contemporain. Vous savez quel est dans mon opinion celui qui pourrait lui disputer ce rang. Malheureusement la traduction est faite par une dame russe, et je crains en général les dames qui traduisent, surtout quand il s’agit d’un écrivain aussi énergique que l’est Tolstoï[1]… »


Le 12 janvier 1880, Tourgueneff communique dans une lettre à Tolstoï la réponse suivante de Flaubert :


« 12 janvier 1880.

» Cher Léon Nikolaïevitch,

» Je copie pour vous, avec une exactitude diplomatique, l’extrait de la lettre que M. Flaubert m’a adressée. Je lui ai envoyé la traduction de Guerre et Paix (malheureusement assez pâle) :

« Merci de m’avoir fait lire le roman de Tolstoï. C’est de premier ordre ! Quel peintre et quel psychologue ! Les deux premiers volumes sont sublimes ; mais le troisième dégringole affreuse-

  1. Halpérine-Kaminsky : Ivan Tourgueneff d’après sa correspondance. Paris, 1901, page 130.