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s’avança plus loin et, après avoir marché assez longtemps dans un sentier abandonné, selon l’indication des guides paysans, il sortit de nouveau sur la grand’route, ordonna à tous ses hommes de descendre de cheval et de l’attendre, et lui-même avec deux officiers du régiment polonais des uhlans dont l’uniforme ressemblait beaucoup à l’uniforme français partit sur la grand’route. Ayant franchi la forêt les cavaliers aperçurent à une distance de deux verstes, sur le champ ouvert, près du village, un assez grand campement français. « Allons chez eux », dit Figner, et avec ses camarades, au petit trot il s’approcha du camp. Ils semblaient si à l’aise que les sentinelles ne songeaient point à les arrêter. Arrivé près du régiment des cuirassiers qui, pendant la nuit, avait passé près de son détachement, Figner s’adressa à deux officiers qui se tenaient là, il leur dit bonjour et il engagea une longue conversation pendant que les deux officiers entraînés malgré eux dans une conversation avec les cuirassiers qui les entouraient, se jugeaient perdus. Enfin, il dit adieu aux officiers, tourna son cheval et s’éloigna. Quand il fut à quelques pas il retourna vers ses nouvelles connaissances, leur posa encore quelques questions puis, avec beaucoup de calme se dirigea dans la forêt vers son détachement.

Une autre fois, Figner, avec le lieutenant de hussards Orlov qui était dans son détachement, en