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Ce passage à part frappe par son étourdissante immoralité, — non, je me trompe, — tout simplement par son imbécillité. Mais dans tout l’ouvrage, il ne frappe pas, parce qu’il correspond tout à fait au ton pompeux, général, et qui n’a pas plus de raison d’être.

Ainsi le but de l’artiste et celui de l’historien sont tout à fait différents et le désaccord avec les historiens dans la description des événements et des personnages qu’on remarque dans mon roman ne doit pas frapper le lecteur. L’artiste ne doit pas oublier que la représentation que se fait le peuple des personnages et des événements historiques est basée non sur l’imagination mais sur les documents historiques dans la mesure où les historiens peuvent les grouper. C’est pourquoi, comprenant autrement et se représentant autrement ces personnages et ces événements, l’artiste doit, comme l’historien, se guider au moyen de documents historiques. Partout dans mon roman où les personnages historiques parlent et agissent, je n’ai pas inventé, je me suis servi de documents qui, assemblés durant mon travail, ont formé une grande bibliothèque de livres dont je ne crois pas nécessaire de citer les titres ici, mais auxquels je puis toujours me reporter.

6o Enfin la sixième considération, et la plus importante pour moi, touche l’importance minime que, selon moi, ont sur les événements historiques