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beaucoup. Et il dit : « Moi, je voudrais… » Je me rappelle vaguement que son désir était d’être compris de ses lecteurs parce qu’il blâmait tous les historiens à cause de l’inexactitude des descriptions trop extérieures des faits, et il prouvait que lui présenterait ces faits sous leur vrai jour parce qu’il en sentait le côté intime[1]. »

Enfin le roman paraît. La première partie fut publiée sous le titre L’année 1805. Les revues russes furent pleines de critiques relatives à ce roman. Nous ne croyons pas nécessaire de parler de ces critiques, nous noterons seulement que les recueils de la littérature critique russe des œuvres de Tolstoï de V. Zélinski — qui ne contient que les extraits des meilleurs articles critiques de cette époque — forment quatre grands volumes.

Les appréciations des amis littéraires de Tolstoï ne furent pas d’abord très encourageantes, mais elles étaient contradictoires, par suite sans grande importance.

V. P. Botkine, dans la lettre à Fet du 14 février 1865, écrit :

« J’ai commencé à lire le roman de Tolstoï. Comme il observe avec finesse les divers mouvements intérieurs ! C’est étonnant ! Mais bien que j’en aie lu plus de la moitié, l’intérêt du roman ne se dessine pas encore, de sorte que jusqu’ici ce

  1. Bers. Souvenirs sur Tolstoï, p. 49.