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2o Le temps, c’est le mouvement infini, sans un seul moment de repos, et il ne peut être compris autrement.

3o Le lien entre les causes et les conséquences n’a pas de commencement et ne peut avoir de fin.

La conscience dit : 1o Je suis seule et tout ce qui existe n’est que moi : j’embrasse l’espace ; 2o je mesure le temps qui court par un moment immobile du présent dans lequel je me reconnais vivante : alors je suis en dehors du temps ; et 3o je suis en dehors de la cause car je me sens la cause de chaque manifestation de ma vie.

La raison exprime les lois de la nécessité, la conscience exprime l’essence de la liberté.

La liberté bornée par rien, c’est l’essence de la vie dans la conscience de l’homme. La nécessité sans contenu, c’est la raison de l’homme avec ses trois formes.

La liberté est ce qu’on examine, la nécessité ce qui examine.

La liberté c’est le contenu ; la nécessité, le contenant.

Ce n’est qu’en séparant les deux sources de savoir qui sont en rapport mutuel comme le contenant envers le contenu qu’on acquiert les conceptions qui s’excluent mutuellement et ne sont pas compréhensibles, c’est-à-dire les conceptions de liberté et de nécessité.

C’est par leur union seule qu’on reçoit la repré-