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VI

Après avoir causé encore un moment avec le capitaine de l’attaque du lendemain que Denissov, vu la proximité des Français, avait décidée, il revint sur ses pas.

— Eh bien ! mon ami, maintenant allons nous sécher, dit-il à Pétia.

Arrivé près de la chaumière, Denissov s’arrêta, sondant la profondeur de la forêt.

Dans la forêt, entre les arbres, marchait à grands pas légers, sur de hautes jambes, de longs bras pendants, un homme en veste, en lapti et bonnet de Kazan, le fusil à travers l’épaule et une hache à la ceinture. En apercevant Denissov, hâtivement l’homme jeta quelque chose dans le buisson, puis, ôtant son bonnet mouillé, aux bords rabattus, il s’approcha de son chef : c’était Tikhone.

Son visage creusé de variole et de rides, avec de petits yeux étroits, brillait de contentement. Il leva