Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/418

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans laquelle l’union de ces deux contradictions s’est réalisée déjà.

Dans la vie réelle, chaque événement historique, chaque acte de l’homme est compris très clairement et avec beaucoup de netteté, sans la moindre contradiction, malgré que chaque événement paraisse, d’un côté, libre, de l’autre, nécessaire.

Pour résoudre la question : comment sont unies la liberté et la nécessité et qu’est-ce qui fait le sens de ces deux conceptions ? la philosophie de l’histoire peut et doit aller par la voie contraire à celle que suivent les autres sciences.

Au lieu de ranger dans les formules toutes faites les phénomènes de la vie, après avoir défini en soi les conceptions de la liberté et de la nécessité, l’histoire, parmi le grand nombre des phénomènes soumis à elle et qui se présentent toujours en dépendance de la liberté et de la nécessité, doit tirer elle-même la définition des conceptions mêmes de la liberté et de la nécessité

De quelque façon qu’on examine la représentation de l’activité de plusieurs hommes ou d’un seul, nous ne pouvons la comprendre autrement que comme le produit, d’une part, de la liberté de l’homme, d’autre part, des lois, de la nécessité. Parlons-nous de l’émigration des peuples et de l’invasion des barbares, ou des ordres de Napoléon III, ou d’un acte d’un homme commis une heure auparavant et qui consiste en ce que, parmi