Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/398

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’activité commune, les rapports entre les hommes qui participent à l’activité sont toujours les mêmes. En s’unissant dans une combinaison, les hommes se placent toujours entre eux en un tel rapport que le plus grand nombre d’hommes prend la plus grande part directe et le plus petit nombre d’hommes la plus petite part directe à cette activité pour laquelle ils s’unissent.

De toutes les combinaisons que forment les hommes pour l’accomplissement d’actes communs, une des plus remarquables et des plus définies, c’est l’armée.

Chaque armée se compose de membres infimes par leur grade : les soldats, toujours en plus grand nombre, puis des caporaux, des sous-officiers, moins nombreux, jusqu’au pouvoir supérieur militaire qui se concentre en une seule personne.

L’organisation militaire peut être figurée exactement par un cône dont les soldats forment la base ; dans les sections intermédiaires se placent les différents grades, etc., jusqu’au sommet du cône occupé par le chef supérieur de l’armée.

Les soldats, qui sont les plus nombreux, forment les points inférieurs du cône et sa base. Le soldat lui-même, directement, tue, coupe, brûle, pille et toujours ses actes doivent être commandés par le chef placé au-dessus de lui ; lui-même ne donne jamais d’ordres. Le sous-officier — le nombre des sous-officiers est déjà beaucoup moindre — agit en per-