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Il se taisait.

— Je ne sais pas vos raisons, comte, continua-t-elle, mais c’est pénible pour moi… je vous l’avoue… Vous voulez, je ne sais pourquoi, me priver de votre ancienne amitié, et c’est pénible pour moi.

Des larmes étaient dans ses yeux et dans sa voix :

— J’ai eu si peu de bonheur dans ma vie que chaque perte m’est pénible. Excusez-moi. Adieu.

Tout à coup elle se mit à pleurer et se dirigea vers la porte.

— Princesse, attendez, au nom de Dieu ! s’écria-t-il en tâchant de l’arrêter. — Princesse !

Elle se retourna. Durant quelques secondes ils restèrent silencieux, se regardant l’un l’autre, et ce qui était loin, impossible, devenait tout à coup, proche, possible, inévitable.

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