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nouveau, la flotte ennemie le laisse échapper.

Pendant que, tout étourdi des crimes heureux qu’il a commis, il vient à Paris sans but, prêt à jouer un rôle, cette décomposition du gouvernement républicain qui pouvait le perdre une année auparavant est maintenant arrivée au suprême degré, et la présence de cet homme tout à fait étranger aux partis, ne peut maintenant que le servir.

Il n’a aucun plan, il a peur de tout, mais les partis se cramponnent à lui et exigent sa participation.

Lui seul, avec son idéal de gloire et de majesté formé en Italie et en Égypte, avec l’adoration de soi-même jusqu’à la folie, avec son audace dans le crime, son cynisme dans le mensonge, lui seul peut réaliser ce qui doit s’accomplir.

Il est nécessaire pour cette place qui l’attend. C’est pourquoi, presque indépendamment de sa volonté, et malgré son indécision, l’absence de plan et toutes les fautes qu’il commet, il est entraîné dans la conjuration dont le but est l’accaparement du pouvoir, et la tentative est couronnée de succès. Il est entraîné par force dans l’assemblée des gouvernants.

Effrayé, se croyant perdu, il veut s’enfuir : il feint une syncope, il dit des choses insensées qui devraient le perdre. Mais les gouvernants de la France, autrefois rusés et fiers, sentant que maintenant leur rôle est joué, sont encore plus confus