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heurta la tête contre la porte dissimulée derrière une portière et, avec un gémissement ou de mal, ou de douleur, elle s’enfuit de la chambre.

Pierre regardait la porte par où elle avait disparu et ne comprenait pas pourquoi il lui semblait tout à coup être resté seul au monde.

La princesse Marie mit fin à sa distraction en attirant son attention sur son neveu qui entrait.

Le visage de Nikolouchka rappelant celui de son père, dans le moment d’émotion où Pierre se trouvait maintenant, produisit sur lui une telle impression, qu’après avoir embrassé l’enfant, il se leva, et, prenant son mouchoir, s’approcha de la fenêtre.

Il voulait prendre congé de la princesse Marie, mais elle le retint.

— Non, Natacha et moi, nous ne nous couchons pas avant trois heures. Restez, je vous en prie ; je ferai servir à souper. Descendez, nous vous rejoindrons tout de suite.

Au moment où Pierre sortait, la princesse lui dit :

— C’est la première fois qu’elle parle ainsi de lui.