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XIII

Comme il arrive généralement, Pierre ne sentit toute la dureté des privations physiques et des peines endurées pendant la captivité que quand il en fut délivré. Une fois mis en liberté, il se rendit à Orel et le troisième jour après son arrivée, pendant qu’il faisait ses préparatifs pour partir à Kiev, il tomba malade et dut rester alité trois mois. Comme le disaient les docteurs, il avait une fièvre de bile. Malgré les soins des médecins et le grand nombre de drogues qu’ils lui ordonnèrent, il guérit.

Tout ce qui était arrivé à Pierre depuis sa délivrance jusqu’à sa maladie ne lui avait laissé presque aucune impression. Il se rappelait seulement le temps gris, sombre, avec tantôt la pluie, tantôt la neige, l’ennemi, le mal dans les jambes et dans les côtes, l’impression générale des malheurs et des souffrances des hommes, la curiosité des officiers et des généraux qui l’interrogeaient, ses