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XVIII

Il semble que dans cette fuite des Français, qui avaient fait tout ce qu’il fallait pour se perdre, pas un seul mouvement, depuis le détour sur la route de Kalouga jusqu’à la fuite du chef de l’armée, n’ait eu le moindre sens. Il semble impossible que les historiens qui attribuent les actes des masses à la volonté d’un seul homme puissent décrire de leur point de vue cette partie de la campagne. Mais non. Les historiens ont écrit des montagnes de livres sur cette retraite et partout l’on décrit les ordres de Napoléon et ses plans profonds, les manœuvres qui guidaient l’armée et les ordres habiles de ses maréchaux.

La retraite de Malo-Iaroslavetz, alors qu’on lui cède la route dans un pays productif et que, devant lui, est ouverte cette route parallèle sur laquelle après, le poursuivait Koutouzov, la retraite inutile sur la route ruinée nous est expliquée par