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à exécuter ponctuellement l’ordre à lui donné, toute l’armée française arrivée d’un mouvement impulsif à la position occupée par Murat, à ce qu’il semble pour y livrer la bataille, tout à coup, sans aucune cause, tournait à gauche la nouvelle route de Kalouga et commençait à entrer à Fominskoié où, auparavant, se trouvait Broussier seul. À ce moment Dokhtourov avait sous ses ordres, outre celui de Dolokhov, les deux petits détachements de Figner et de Seslavine.

Le soir du 11 octobre, Seslavine arriva à Aristovo, chez son chef, avec un soldat de la garde française fait prisonnier. Celui-ci apprit que les troupes entrées ce jour à Fominskoié formaient l’avant-garde de toute la grande armée, que Napoléon se trouvait là, que toute l’armée, quatre jours auparavant, avait quitté Moscou. Le même soir, un serf domestique venu de Borovsk raconta avoir vu entrer dans la ville une grande armée. Les Cosaques du détachement de Dolokhov disaient qu’ils avaient vu la garde française qui marchait sur la route dans la direction de Borovsk. De tous ces renseignements il était évident que là où l’on pensait trouver une seule division, était toute l’armée des Français qui venait de Moscou, dans une direction imprévue, sur la route de Kalouga. Dokhtourov ne voulait rien entreprendre puisque maintenant il voyait clairement en quoi consistait son devoir. On lui avait ordonné d’attaquer Fominskoié. Mais là,