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pour la délivrance de notre vieille capitale, même, selon votre dernier rapport, vous avez reculé. Serpoukhov est déjà occupé par un détachement ennemi, et Toula, avec son arsenal si nécessaire à l’armée, est en danger. D’après le rapport du général Vintzengerode, je crois qu’un corps d’armée ennemi de dix mille hommes s’aventure sur la route de Pétersbourg, un autre, de plusieurs mille, marche aussi vers Dmitov, un troisième s’avance sur la route de Vladimir, un quatrième, assez important, se trouve entre Rouza et Mojaïsk, et Napoléon lui-même, jusqu’au 25, était à Moscou. D’après tous ces renseignements, quand l’ennemi, avec ces forts détachements, a affaibli sa force, quand Napoléon est encore à Moscou avec sa garde, est-il possible que les forces ennemies qui se trouvent devant vous soient si importantes et ne vous permettent pas d’attaquer ? Au contraire, on peut supposer, avec de grandes probabilités, qu’il vous poursuit par détachements séparés ou au moins avec un corps d’armée beaucoup plus faible que celui qui vous est confié. Il semble qu’en profitant de ces circonstances vous pourriez avec avantage attaquer l’ennemi plus faible que vous et l’anéantir, ou au moins, le forçant à reculer, conserver entre vos mains une partie importante des provinces occupées maintenant par l’ennemi et par cela, écarter le danger de Toula et de nos autres villes intérieures. Vous en porteriez la responsabi-