avec mépris et se détournait en montrant qu’il ne s’abaisserait jamais jusqu’aux bêtises qu’il entendait maintenant.
Mais quand le prince Volkonskï qui présidait la séance le poussa à exposer son opinion, il se borna à dire :
— Pourquoi me le demander ? Le général Harmfeld a proposé une belle position avec le dos à découvert : ou l’attaque von diesem Italienischen Herrn. Sehr schön[1]. Ou la retraite. Auch gut[2]. À quoi bon m’interroger ? Ne savez-vous pas mieux que moi ? Mais quand Volkonskï, en fronçant les sourcils, dit qu’il lui demandait son opinion au nom de l’empereur, Pfull se leva et s’animant tout à coup, il se mit à parler :
— On a tout gâté, tout embrouillé ; tous ont voulu savoir mieux que moi et maintenant on vient me demander comment remédier à la situation. Il n’y a rien à réparer. Il faut agir exactement suivant les bases que j’ai exposées, dit-il en frappant de ses doigts osseux sur la table. En quoi est la difficulté ? Des sottises, Kinderspiel[3]. Il s’approcha de la carte et se mit à parler rapidement en y indiquant de son doigt sec différents points et prouvant qu’aucun hasard ne pouvait infirmer l’utilité du camp de Drissa, que tout était prévu et