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dépend de celui qui dirige l’affaire et de sa façon de la diriger.

Pour s’expliquer cette dernière question, le prince André, en profitant de sa situation et de ses connaissances, tâchait de pénétrer le caractère des chefs de l’armée, des personnes et des partis qui participaient à sa direction, et il en déduisait des vues personnelles sur la situation des affaires.

Quand l’empereur se trouvait encore à Vilna, l’armée était divisée en trois parties : la première commandée par Barclay de Tolly, la deuxième par Bagration, la troisième par Tormassov. L’empereur se trouvait dans la première armée, mais pas en qualité de commandant en chef. Les ordres du jour portaient que l’empereur ne commanderait pas, mais se tiendrait seulement près de l’armée. En outre, l’état-major du général en chef n’était pas près de l’empereur : il n’y avait que l’état-major du quartier général de l’empereur.

Le chef de l’état-major de l’empereur, le général quartier-maître, prince Volkonskï, des généraux, des aides de camp de l’empereur, des fonctionnaires diplomates et une grande quantité d’étrangers étaient près de l’empereur, mais il n’y avait pas l’état-major de l’armée. En outre, près de l’empereur se trouvaient, sans fonctions, Araktchéiev, l’ancien ministre de la guerre ; le comte Benigsen, doyen des généraux par le grade ; le grand-duc héritier, Constantin Pavlovitch ; le