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sont jamais coupables, furent les dernières paroles de sa sœur, quand il lui dit adieu.

« Cela devait arriver ! pensa le prince André en quittant l’avenue de la maison de Lissia-Gorï. Elle, une créature innocente, malheureuse, reste à la dévotion du vieux qui n’a déjà plus toute sa raison. Le vieux sent qu’il est coupable, mais ne peut pas changer. Mon fils pousse et rit à la vie dans laquelle il sera comme tous, trompeur ou trompé. Je pars à l’armée, je ne sais moi-même pourquoi, et je désire rencontrer l’homme que je méprise, pour lui donner l’occasion de me tuer et de se venger de moi ! » Mais autrefois, les conditions de la vie étaient les mêmes, mais autrefois tout convergeait vers elle, et maintenant tout s’est écroulé. Seuls des événements insensés, sans aucun lien, se présentaient l’un après l’autre au prince André.