Napoléon s’adressa à lui gaîment et lui prit l’oreille.
— Vous vous êtes hâté. Très heureux. Eh bien, que dit Paris ? prononça-t-il en changeant tout à coup son expression sévère en l’expression la plus tendre.
— Sire, tout Paris regrette votre absence, répondit habilement Beausset.
Mais bien que Napoléon sut que Beausset devait répondre cela ou quelque chose d’analogue, bien qu’à ce moment-là il sût que ce n’était pas vrai, il lui était agréable de l’entendre de Beausset. Il daigna de nouveau lui tirer l’oreille.
— Je suis fâché de vous avoir fait faire tant de chemin, dit-il.
— Sire ! Je ne m’attendais pas à moins qu’à vous trouver aux portes de Moscou, dit Beausset.
Napoléon sourit, et levant distraitement la tête regarda à droite. L’aide de camp, à pas de canard, s’approcha avec une tabatière d’or et la tendit à Napoléon qui la prit.
— Oui, cela tombe bien pour vous, qui aimez voyager, dit-il en portant le tabac à son nez. Dans trois jours vous verrez Moscou. Il est probable que vous ne vous attendiez pas à voir la capitale asiatique. Vous ferez un voyage agréable.
Beausset salua avec reconnaissance pour cette attention à son amour (qu’il ignorait jusqu’ici) des voyages.