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que la guerre commencée malgré moi se termine le plus tôt possible, interrompit de nouveau Murat du ton des domestiques qui veulent rester amis malgré les querelles de leurs maîtres. Et il passa au grand-duc, à sa santé et aux souvenirs du temps très joyeux et très gai qu’il avait passé avec lui à Naples. Puis, tout à coup, se rappelant sa dignité de roi, Murat se dressa solennel, prit la pose qu’il avait pendant le couronnement et, en agitant la main droite, prononça : « Je ne vous retiens plus, général ; je souhaite le succès de votre mission. » Et tout étincelant sous son manteau rouge chamarré, son plumet et ses bijoux, il rejoignit sa suite qui l’attendait avec respect.

Balachov partit plus loin, persuadé, selon les paroles de Murat, d’être vite introduit près de Napoléon. Mais au lieu de cela, les sentinelles du corps d’infanterie de Davoust, l’arrêtèrent de nouveau près du village suivant, comme dans la première ligne, et l’aide de camp du commandant du corps le conduisit dans le village, chez le maréchal Davoust.