Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol10.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


VIII

La princesse Marie n’était pas à Moscou, ni hors de danger comme le pensait le prince André.

Après le retour d’Alpatitch de Smolensk, le vieux prince parut tout à coup se ressaisir. Il ordonna de réunir les paysans, de les armer et écrivit une lettre au général en chef où il lui annonçait son intention de rester à Lissia-Gorï jusqu’à la dernière extrémité et de se défendre ; il demandait la liberté de s’armer à son gré ou de ne pas prendre de mesures pour la défense de Lissia-Gorï et alors, le plus vieux des généraux russes serait fait prisonnier ou tué ; et il déclara à ses familiers qu’il restait à Lissia-Gorï.

Mais le vieux prince donnait des ordres pour envoyer la princesse, Desalles et son petit-fils à Bogoutcharovo et de là à Moscou. La princesse Marie, effrayée de l’activité fiévreuse, sans sommeil, de