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silence, et était frappée de ce que le prince avait oublié la lettre de son fils sur la table du salon. Mais elle avait peur non seulement de parler et d’interroger Desalles sur la cause de sa confusion et de son silence, mais même d’y penser.

Le soir, Mikhaïl Ivanitch vint de la part du prince chez la princesse Marie, pour la lettre du prince André oubliée au salon. La princesse Marie remit la lettre. Bien que cela lui fut désagréable, elle se permit de demander à Mikhaïl Ivanitch ce que faisait son père.

— Toujours au travail, dit Mikhaïl Ivanitch avec un sourire respectueux qui fit pâlir la princesse Marie. Il s’inquiète beaucoup des nouveaux bâtiments. Il a lu un peu, et maintenant — il baissa la voix — il est au bureau et, probablement s’occupe du testament. (Depuis quelque temps, une des occupations favorites du prince était d’examiner les papiers qu’il devait laisser après sa mort, et qu’il appelait son testament.)

— Est-ce qu’on envoie Alpatitch à Smolensk ? demanda la princesse Marie.

— Comment donc ! Il attend déjà depuis longtemps.