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qui avaient motivé ses votes et les principaux faits sur lesquels elle avait cru devoir s’appuyer. En 1827, la population de la France était de 52, 049, 707. Elle était, en 1841, de 54, 214, 029. Pendant cette même période de quinze années, le nombre total des accusés et des prévenus des délits ordinaires a été chaque année ainsi qu’il suit :


1827________________ 65,226
1828 66,775
1829 69,350
.
1830 62,544
1831 69,225
1832 73,061
.
1833 69,994
1834 72,299
1835 75,022
.
1836 79,930
1837 85,226
1838 88,940
.
1839 91,742
1840 98,556
1841 96,524


On remarquera que, sur ces quinze années, il n’y en a que trois, 1850, année exceptionnelle, 1855, 1841, qui présentent un chiffre inférieur à celui de l’année précédente. Pour toutes les autres, le chiffre s’élève graduellement d’année en année.

Si l’on divise les quinze ans dont nous venons de parler en cinq périodes de trois années chacune, et que l’on compare la moyenne de la population de la France, pendant la première de ces périodes, à la moyenne de la population durant la dernière, on trouvera que la population de la dernière excède la population de la première de l/17e.

Si l’on divise de même le nombre des accusés et des prévenus en cinq périodes, et que l’on compare la première et la dernière, on découvre que le nombre des accusés et des prévenus de la dernière période excède le nomhre des accusés et des prévenus de la première d’environ du tiers. De telle sorte que le nombre des délinquants se