ses volontés générales. Quant aux règles secondaires et aux détails des moyens d’exécution, il s’en rapporta aux législations locales, pour les colonies qui avaient une représentation, et au gouvernement métropolitain pour les autres.
Ainsi, ce fut le pouvoir exécutif de la mère-patrie, ou les pouvoirs législatifs des colonies, qui durent promulguer tous les règlements relatifs au vagabondage, à la police, à la discipline, ainsi qu’au détail journalier des obligations respectives des ouvriers et des maîtres.
À ces premières mesures qui’on vient d’indiquer, !e Parlement anglais en ajouta une dernière, qui devait faciliter leur succès. Il accorda aux colons une indemnité qui fut fixée à la somme de 20 millions de livres sterling, ou 500 millions de francs, pour les dix-neuf colonies.
Le premier objet de cette indemnité était de réparer les torts qu’on supposait que l’émancipation devait causer aux propriétaires des esclaves.
Le second était de s’assurer le concours des pouvoirs coloniaux. Dans cette intention, le bill déclara que l’indemnité ne serait payée qu’après que chaque colonie se serait soumise aux volontés de la métropole, et aurait pris, de concert avec elle, les mesures que le gouvernement jugerait nécessaires pour que le bill ressortît son plein et entier effet.
Cette clause eut le résultat qu’on en attendait. Toutes les colonies, même celles qui avaient accueilli avec le plus de clameurs la première annonce de l’émancipation, se soumirent alors ; et chaque législature, après plus ou moins d’hésitation, fit les lois et prit les mesures que le gouvernement avait indiquées comme le complément nécessaire de l’émancipation.
Le Parlement avait déclaré que l’apprentissage ne pouvait durer au delà du 1er août 1840 ; mais les colonies étaient restées libres de le faire finir plus tôt, ou même de ne le point admettre.
Toutes les colonies anglaises admirent avec empressement le système de l’apprentissage, excepté dans une seule, Antigue, qui, profitant de la permission accordée par le bill, déclara au contraire que, dès le 1er août 1834, les esclaves seraient admis, sans transition, à tous les droits civils des hommes libres. On dira plus loin quel a été le résultat de cette tentative isolée d’Antigue. Il est con-