La plupart de ceux qui, jusqu’à présent, se sont occupés de l’esclavage, ont voulu en montrer l’injustice ou en adoucir les rigueurs.
La Commission, au nom de laquelle j’ai l’honneur de parler, a reconnu, dès les premiers jours de son travail, que sa tâche était tout à la fois plus simple et plus grande.
On a quelquefois prétendu que l’esclavage des nègres avait ses fondements et sa justification dans la nature elle-même. On a dit que la traite avait été un bienfait pour la race infortunée qui l’a subie ; et que l’esclave était plus heureux dans la tranquille paix de la servitude, qu’au milieu des agitations et des efforts que l’indépendance amène. La commission n’a pas, Dieu merci, à réfuter ces fausses et odieuses doctrines. L’Europe les a depuis longtemps flétries ; elles ne peuvent servir la cause des colonies, et ne sauraient que nuire à ceux des colons qui les professeraient encore.