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tions qui naissent de ces objets : la réforme des prisons, l’emprisonnement cellulaire, la déportation ? Or, nous le demandons, où trouver un traité plus complet et plus profond de ces questions que dans les travaux de Tocqueville sur ces matières ? Ici il ne s’agit pas seulement d’une étude morale et théorique ; cette étude a un but d’application immédiate.

Voici un autre exemple.

Il existe une grande question, politique sans doute, mais avant tout nationale et économique, que l’on croyait également résolue et qui reparaît de nouveau avec ses charges et ses difficultés : cette question, c’est celle de l’Algérie et de notre établissement en Afrique[1]. On comprend qu’il ne s’agit pas de savoir si nous conserverons notre empire en Afrique ; nul ne propose, nul ne proposera jamais l’abandon de l’Algérie, ni aucune politique conduisant à l’abandon. L’Algérie appartient à la France qui en a scellé la conquête du sang de ses enfants. Elle est depuis trente ans la principale entreprise de la France, pour laquelle une déclaration d’impuissance serait une grande douleur et une grande humiliation nationales. L’Algérie ne cesserait d’être française que pour tomber entre les mains d’une autre puissance européenne, et vraisemblablement de l’Angleterre, à laquelle il pourrait convenir, en effet, de

  1. Au moment même où nous mettons sous presse, on annonce comme devant paraître au premier jour sur ce sujet, un écrit de l’Empereur lui-même : ce qui montre bien la gravité de cette question et l’opportunité de toutes les publications qui s’y rattachent.