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NOTES DE VOYAGES.

10 Mai 1841, Alger.

Je vois qu’on transporte en Algérie les droits d’enregistrement chose absurde dans un pays nouveau, où il faut avant tout ne pas gêner les transactions.

Le compte de 1839 dit qu’on s’occupe d’une ordonnance pour régler ce service.

Je vois aussi qu’on introduit en Algérie nos lois sur les patentes.

Le nombre des patentés était de 1486 en 1859 ; il ne s’est pas accru en proportion de la population en 1855, il formait 11 p. 100 ; en 1859, 6 p. 100 de la population.

11 Mai 1841.

Erreur de croire qu’il faille faire un état social fort exceptionnel en Algérie : Presque aucune de nos lois politiques n’y conviennent ; mais presque toutes nos lois civiles peuvent et doivent y être importées…

Opinion erronée et funeste, qu’il faut prendre garde que les colons ne gagnent trop ; jalousie insensée du militaire contre le civil.

Alger, 25 mai.

Visite au collège.

C’est un établissement fort beau, l’ancienne caserne des Janissaires. Il y a cent cinquante élèves, dont trente internes qui payent six cents francs ; les externes ne payent rien. Le cours d’arabe est obligatoire pour tous. Deux systèmes d’instruction sont en vigueur dans ce collége : des classes grecques et latines comme dans nos colléges royaux, une instruction non classique compre-