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362 NOTES DE VOYAGES,

économiquement dans toute l’Angleterre et sur tous les points du globe ses produits. — A la tète des manufactures, la science, l’industrie, l’amour du gain, le capital anglais. Parmi les ouvriers, des hommes (des Irlandais), qui arrivent d’un pays où les besoins de l’homme se réduisent presque à ceux du sauvage, et qui peuvent travailler à très-bas prix ; qui, le pouvant, forcent les ouvriers anglais, jaloux d’établir une concurrence, à faire à peu près comme eux. Ainsi réu- nion des avantages d-un peuple pauvre et d’un peuple riche ; d’un peuple éclairé et d’un peuple ignorant, de la civilisa- tion et de la barbarie. Comment s’étonner que Manchester qui a déjà trois cent mille âmes s’accroisse sans cesse avec une rapidité prodigieuse ?

5 juillet 1835, Manchester.

Dans le rapport de la commission des corporations mu- nicipales [Report from Commissioners on municipal Cor- porations p. 51), je vois, à l’article du Revenu des bourgs, le produit d’amendes imposées à ceux qui refusent de rem- plir des emplois publics dans la corporation. C’est là un fait remarquable et qu’il ne faut pas oublier

Manchester, 5 juillet 1835.

Il y a une grande centralisation en Angleterre ; mais quel est son caractère ? Gouvernemental et non admi- nistratif. Elle descend cependant comme la noire dans de très-petits et souvent dans de très-puérils détails. a manie réglementaire qui n’est pas une manie fran- çaise, mais une manie d’hommes et de puissance, se