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Je n’en vis pas un seul dans l’administration, et je découvris qu’ils n’étaient pas même représentés au sein des assemblées.

La loi, dans plusieurs États, leur avait fermé la carrière politique[1] ; l’opinion dans tous les autres.

Lorsque enfin je vins à rechercher quel était l’esprit du clergé lui-même, j’aperçus que la plupart de ses membres semblaient s’éloigner volontairement du pouvoir, et mettre une sorte d’orgueil de profession à y rester étrangers.

Je les entendis frapper d’anathème l’ambition et la mauvaise foi, quelles que fussent les opinions politiques dont elles prennent soin de se couvrir. Mais j’appris, en les écoutant, que les hommes ne peuvent être condamnables aux yeux de Dieu à cause de ces mêmes opinions, lorsqu’elles sont sincères, et qu’il n’y a pas plus de péché à errer en matière de gouvernement, qu’à se tromper

    eux occupent dans les écoles. La plus grande partie de l’éducation est confiée au clergé.

  1. Voyez la Constitution de New York, art. 7, § 4.
    Idem de la Caroline du Nord, art. 31.
    Idem de la Virginie.
    Idem de la Caroline du Sud, art. 1, § 23.
    Idem du Kentucky, art. 2, § 26.
    Idem du Tennessee, art. 8, § 1.
    Idem de la Louisiane, art. 2, § 22.


    L’article de la Constitution de New York est ainsi conçu :

    « Les ministres de l’Évangile étant par leur profession consacrés au service de Dieu, et livrés au soin de diriger les âmes, ne doivent point être troublés dans l’exercice de ces importants devoirs ; en conséquence, aucun ministre de l’Évangile ou prêtre, à quelque secte qu’il appartienne, ne pourra être revêtu d’aucunes fonctions publiques, civiles ou militaires. »