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ceau, après lequel viendront les chapitres inédits, puis les notes dont on vient de parler.

La seconde partie du tome huitième contiendra les souvenirs recueillis par Tocqueville dans ses voyages aux États-Unis, au Canada, en Angleterre, en Irlande, en Suisse, en Algérie et en Allemagne.

Ces souvenirs nous ont paru d’un grand intérêt ; et nous pensons que le lecteur en portera le même jugement. Ce sont les notes que Tocqueville prenait jour par jour et pour lui-même. Beaucoup d’entre elles sont écrites au crayon, toutes à la hâte ; aucune n’atteste le moindre effort de composition, et c’est ce qui nous semble en rehausser le prix. On sait comment Tocqueville exprimait sa pensée longtemps réfléchie : on verra dans ces notes de voyage quelle était sa première impression sur toutes choses. Ce qu’on estime le plus dans tout écrivain, c’est la sincérité ; et c’est pour cela qu’on attache tant de prix à sa correspondance privée, où l’on croit mieux voir le fond de son âme que dans le livre destiné au public. Mais cette sincérité est bien plus sûre encore dans les notes de voyage que dans les lettres. Quels que soient les abandons du style épistolaire, l’auteur d’une lettre doit toujours, en l’écrivant, tenir compte jusqu’à un certain point des sentiments et des idées, des préjugés même de celui auquel il l’adresse. Le voyageur, au contraire, en prenant ses notes, est affranchi de toutes réserves. Il n’est en face que de lui-