Page:Tite Live - Histoire romaine (volume 1), traduction Nisard, 1864.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ments de traduction, soient effacées d’une main ferme et sûre, qui ne laisse que les qualités par où l’ouvrage de plusieurs est un ; enfin, à ce que ce soit partout, et autant qu’il est permis à une traduction, la même langue, une langue rapide, ferme, élégante, qui permette au moins d’entrevoir les belles formes d’un historien du siècle d’Auguste.

Nos lecteurs apprécieront si les efforts qui ont été faite par la direction pour mettre en lumière, au profit de l’unité de l’ouvrage, le talent particulier de chaque traducteur, ont été aussi heureux qu’ils ont été consciencieux et soutenus.

Quant aux notes, notre Tite-Live offrira un travail entièrement nouveau, non-seulement si on le compare aux traductions qui ont précédé la nôtre, mais encore eu égard aux habitudes que nous avons suivies jusqu’à présent.

Indépendamment des notes, en très-petit nombre, qui ont été empruntées aux éditions antérieures, et qui sont en quelque sorte du domaine public de la science, notre commentaire s’est enrichi : 1° d’une réfutation des principales critiques dirigées par Niehbur, ses devanciers et ses imitateurs, contre l’authenticité de l’histoire de Rome ; 2° de la reproduction presque intégrale des savantes dissertations de Lachmann sur les sources auxquelles a puisé Tite-Live ; 5° de citations nombreuses empruntées aux admirables réflexions que les décades de Tite-Live ont suggérées à Machiavel et a Montesquieu, ces commentateurs de génie d’un écrivain de génie ; 4° des passages où nos plus grands poètes ont demandé des inspirations au plus grand historien de Rome ; 5° d’un extrait d’une dissertation inédite sur le passage des Alpes par Annibal[1] ; 6° enfin d’une chronologie de Tite-Live, où l’on s’est efforcé de résoudre toutes les difficultés que la supputation des temps peut présenter dans cet écrivain. Cette partie de notre publication demandait une main accréditée. M. Lebas, membre de l’académie des Inscriptions et Belles-Lettres, a bien voulu s’en charger.

Il n’est besoin que de peu de mots pour nous justifier d’avoir donné cette étendue aux notes dans le Tite-Live, en ayant été très-sobres dans les volumes précédente. La vraie et unique raison, c’est que Tite-Live étant et devant être longtemps encore, dût la science des Niebuhr faire des progrès en sagacité et en audace conjecturales, le fondement même de l’histoire de la république romaine, il nous a paru que nous rendrions un véritable service à ceux qui étudient ou qui enseignent cette histoire en publiant un travail qui, outre les notes ordinaires, renferme à la fois les sources de Tite-Live, c’est-à-dire l’indication de tous les auteurs où il a pu puiser, et par lesquels on le peut compléter ou modifier, la chronologie des chefs de la république romaine, des éclaircissements sur l’un des plus grands événements de son histoire, enfin quelques-uns des traits les plus profonds d’un commentaire qui jette sur les faits les plus considérables de l’histoire romaine des lumières bien autrement sûres que les prétendues vues synthétiques de quelques critiques modernes.

Notre traduction est pour tous les lecteurs : nos notes sont pour ceux qui étudient particulièrement et l’histoire politique et l’histoire littéraire.

Séparateur
  1. Nous devons la communication de cet extrait, où la science est si ingénieuse et si solide, à l’obligeance de M. Imbert-Desgranges, substitut du procureur-général à Grenoble.