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catholiques. Je doute que, s’il se trouvait dans ce cercle intellectuel une Augusta Craven (et il s’en trouve une, si mes renseignements sont exacts), pour nous donner de nouveaux récits, — dans ce cas, il ne faudrait pas dire d’une sœur, mais d’une belle-sœur, — les fils et les petits-fils de la défunte n’y missent opposition. Assurément, on ne saurait que les approuver de témoigner d’une si respectueuse délicatesse morale. À un point de vue plus général, on peut regretter cependant qu’ils privent leurs contemporains d’une telle leçon de tolstoïsme, et qu’ils laissent, non pour eux, certes, mais pour ceux qui n’ont fait qu’entrevoir Émilie de Morsier, s’effacer la mémoire d’une femme qui fut une admirable semeuse d’espérance, comme l’a dit, en poète, Édouard Schuré.

Ces pages, où les indications biographiques se trouveront réduites au strict indispensable, n’ont pas d’autre but, que de préparer l’ouvrage futur. Avant le portrait en pied, c’est une miniature de ce visage, tout à la fois énergique et charmant. Mon but serait de montrer en quoi et pourquoi elle fut une femme d’action, d’indiquer quel cœur douloureux battait sous sa forte poitrine de conférencière, et surtout quelle âme mystérieuse éclairait la beauté de