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c’était la même blancheur et la même fraîcheur. Elle avait accepté la destinée, non pas en baissant la tête, mais debout, avec la lance et le bouclier, avec déjà de l’indignation contre l’injustice. »

Ainsi, de chapitre en chapitre, se déroulerait la chronique des vingt-sept années de vie parisienne de Mme de Morsier. On la verrait mère de famille, heureuse dans le cercle de ses trois enfants, qui ont été les dignes fils d’une telle mère ; on la verrait femme de pensée, industrieuse à découvrir et à traduire les livres étrangers qui lui parurent apporter quelque chose de nouveau dans l’ordre spirituel. On la verrait apôtre de l’action sociale, penchée sur la souffrance, avec une pitié de plus en plus attentive ; on la verrait errante à travers les labyrinthes des dogmes, au hasard des hasards de son existence, sans que jamais s’obscurcît la lumière de la foi. Enfin, selon les angoissantes paroles du pasteur genevois, on la verrait, « au midi comme au soir de sa carrière, également consumée dans sa chair et dans son cœur, atteinte jusqu’aux moelles et jusqu’aux jointures de l’âme ».

Détail à noter : ses fils se sont voués chacun à l’une des spécialités auxquelles s’intéressa