Page:Tissot - Princesses des lettres.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bitudes somptueuses d’aujourd’hui, l’écart reste tel qu’il semble paradoxal d’affirmer qu’il s’agisse d’une seule et même capitale.

Puis, au second chapitre, après avoir raconté que Mlle Naville mit, à « l’aurore de ses vingt ans, sa petite main dans la forte main de M. Gustave de Morsier », après nous avoir fait assister à la fête des noces champêtres, la jeune femme ayant tenu à se marier dans le village dont son père fut, trente ans, le maire et le bienfaiteur, — cet historien nous décrirait l’installation du nouveau ménage aux portes de Paris, dans ce lugubre faubourg de Saint-Mandé. L’horizon profond, mais assez étroit de Genève, s’élargissait. De nouvelles perspectives s’ouvraient aux investigations de cet esprit, de nouveaux buts s’offraient aux besoins d’activité de cette croyante !… Après l’éducation de la famille, c’était l’éducation de la vie… et la tourmente de l’année terrible devait achever de donner à cette héroïne conscience de cet héroïsme qui allait lui devenir un état d’esprit propice à la manifestation de sa personnalité. « Ce n’était plus la dame en robe de soie, — écrit l’amie de naguère, — mais une ménagère, en tablier blanc, dont les mains essuient les tasses du déjeuner, tout en philosophant avec esprit sur la métamorphose ;