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d’une fois, au scandale des lecteurs bien pensants, d’appeler un chat un chat, et Rollet un fripon. Son Histoire de la Grande Mademoiselle s’émaille de réticences d’une hardiesse à faire rougir un cuirassier ! Il faut me croire sur parole. Appuierai-je mortel où elle glissa d’un doigt amusé ? Ce n’est pas Mme Barine qui s’entraînerait, avec Mme Duclaux-Robinson, à raconter le règne d’un débauché, comme s’il s’agissait de la vie d’un saint. Sa littérature ignore de telles fantaisies.

« Je crois qu’il faut indiquer ce qui est, me déclarait-elle ; ce besoin de vérité n’est malheureusement pas du goût de tout le monde. Un directeur de périodique me disait un jour : « Quel besoin quand vous parlez de Louis XIV, par exemple, de rappeler qu’il fut polygame ?… » Si mes lectrices l’ignorent, ce n’est pas la peine de leur apprendre ; si elles le savent, cela devient inutile ! » — Alors quoi ? » interrompt le mari de Mme Barine, qui prend à notre conversation, une part que je qualifierai de spirituelle. D’ailleurs, quoique M. Charles Vincens se soit borné, après de modestes débuts à la Revue Bleue, à rédiger ses rapports au ministère de l’Intérieur, il ne cessa jamais de s’intéresser, de collaborer même aux travaux de sa femme.