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IV


Le champ à peu près illimité, à portée des investigations de cette érudite qui, pour n’avoir point passé son agrégation, en sait plus et le sait mieux que bien des agrégés ; ce champ à perte de réflexions, cette catholique, par scrupule religieux, l’a volontairement circonscrit. Elle n’a point entrepris l’étude des passions ; elle n’a point dépassé les limites du dogme. À pratiquer de tels exercices spirituels, son intelligence se développait cependant. Elle acquérait en profondeur ce qu’elle perdait en étendue. Ses derniers livres sont émaillés de réflexions sur l’âme, d’une sagacité étonnante. Les folies de la tête ou du cœur lui échappent ; la frénésie d’action d’une sainte Catherine de Sienne l’a, par exemple, complètement désorientée. Cette étude est révélatrice. Une Christina Rossetti, toute protestante qu’elle fût, lui demeure plus compréhensible, quoiqu’elle l’aime sans doute moins, par principe catholique, que cette dominicaine ambassadrice, théologienne et quelque peu socialiste, dont on a pu dire qu’elle voyait toutes