Page:Tissot - Princesses des lettres.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II


Dès l’automne suivant, la nouvelle venue abordait des travaux plus considérables : essais biographiques, tableaux d’histoire, avec quelques excursions en géographie et même en zoologie. Son activité, trente et quelques années, s’est exercée dans des domaines où très peu de Françaises se sont hasardées jusqu’ici. À peine peut-on citer les études sur la littérature italienne de Mme Dornis, les volumes d’histoire ou de philosophie de Mlle Perey, de Mme du Sommerard, de Mme Faure-Goyau, de Mlle Menant, de cinq ou six autres encore. C’est peu en regard des nombreuses romancières, des innombrables poétesses !… Mme Barine sait si bien découvrir le faible de chacun, qu’elle eût pu, semble-t-il, écrire en se jouant d’ineffables satires du doux pays, des chers confrères, des vrais amis. Sa conversation sur ces points, la montrait toujours prête à tout sacrifier au mot spirituel. Je la vois, en théorie, donnant la réplique à Henry Becque, assise sur le même banc de la