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II


« Mais oui, cher monsieur, si bizarre que cela paraisse, j’ai su le vieux français avant le français moderne. Sur les rayons de la petite bibliothèque de mon adorable père, les livres de jadis étaient plus nombreux que les livres d’aujourd’hui !… C’est ainsi que je fus en état de lire, dans l’édition princeps, les chroniques du moyen âge, alors que les moindres ouvrages des époux Michelet présentaient encore pour moi d’irréductibles difficultés. Il faut vous faire à cette idée que, lorsqu’il s’agit de Mary Robinson, l’exception devient la règle. Ma vie, mon œuvre, échappèrent aux conditions normales de cette planète ; je suis l’hétéroclite effet de tant de causes lointaines !… » Tellement hétéroclite, ajouterai-je, que s’il parut naturel d’entendre Leconte de Liste appeler Mme Dornis une rose, Édouard Schuré traiter Émilie de Morsier de lotus, d’autres parler de lys à propos de Mme Félix-Faure-Goyau, la comparaison de miss Robinson avec une orchidée s’impose.