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C’est à ses mains pures que Dieu confia la tâche d’entretenir, à travers les siècles, la flamme de l’esprit. Silencieuse et dévouée, humble, c’est-à-dire supérieure, elle sera celle qui console, qui encourage, celle qui inspire : sa mission est admirable ; elle sera l’amante, elle sera la mère. « Il y a un nom de femme au fond de toute gloire ! » Et, si c’est parfois celui de l’amante, c’est plus souvent celui de la mère ! La religion de Mme Neera manque, par malheur, de connaissances et de bases dogmatiques. Elle a depuis longtemps, à supposer qu’elle l’ait jamais su, oublié le catéchisme, le pauvre, l’humble catéchisme ; elle se fût aperçue, sinon, que la tâche magnifique qu’elle attribuait à la femme était précisément celle que lui conférait le christianisme. Ces droits idéaux qu’elle propose à ses sœurs, n’est-ce pas de devenir le sanctuaire et l’arche de l’intelligence, le refuge et la consolatrice de l’homme ? N’est-ce point avec ces paroles mêmes que l’Église a coutume de célébrer Celle qui, ayant été bénie entre toutes les femmes, reste et restera le Modèle et l’Exemple parfaits ?…

Sans exposer les opinions originales que Mme Neera professe sur le mariage, dont elle doute que l’amour soit la base, — je la félicite