Page:Tissot - Princesses des lettres.djvu/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cience d’elle-même, l’instruction supérieure la détraquera sans la perfectionner. En lui donnant des goûts, des intérêts, des occupations qui, jusqu’à ce jour, étaient réservés aux hommes, une instruction masculine la détournera, périlleusement pour l’avenir de la race, de sa destinée, de sa fonction naturelles. Les temps viendront, — il suffit de feuilleter certains livres des Norvégiennes ou des Anglaises de l’extrême-gauche, pour dire : les temps sont venus, — où des savantes, véritables Pics de La Mirandole en jupons, proclameront qu’il est injuste que l’homme ait les plaisirs de l’amour et la femme les douleurs de la maternité. « De là à la suppression des enfants, il n’y a qu’un pas ; bientôt, il n’y aura plus que les stupides qui se résigneront à enfanter ; les intelligentes ne voudront plus en entendre parler. Vouée aux travaux de l’esprit, dans trois ou quatre générations, la femme aura renoncé aux désirs obscurs de ses entrailles. Alors la femme mourra et, avec elle, le monde[1]. »

Même au point de vue intellectuel, la diffusion de l’instruction parmi les jeunes filles n’est pas à encourager. Être d’individualité, la femme perd le charme de son esprit à vouloir s’as-

  1. Guerra di Sesso, dans le Marzocco du 11 juin 1899.