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naire, par bon sens, et non de parti pris, Mme Neera soutient en Italie, depuis plusieurs années, contre les revendications et les progrès du féminisme.

La question, il est vrai, n’a pas encore, de l’autre côté des Alpes, autant d’importance que de ce côté-ci. On pourrait aligner des chiffres, énumérer des faits. Mais les statistiques et les observations les plus précises ont cela de commun, qu’alors que je leur ferais dire blanc, d’autres réussiraient sans erreur à leur faire dire noir. Sans doute, la première des ligues italiennes n’a encore qu’une douzaine d’années d’existence et, sans doute aussi, le nombre des étudiantes accuse de fâcheuses tendances à rester stationnaire. Mais petite ligue deviendra grande pour peu que la mode lui prête vie, et je ne doute point qu’un jour, il n’y ait autant d’étudiantes à Rome qu’à Paris. Ce sont détails sans importance, l’obstacle est ailleurs, dans la nature même de l’Italienne, qui n’a point été créée, élevée, pour vieillir seule, loin de l’homme, sa joie, sa pensée, sa raison d’existence ! Et non pas seulement à cause du chapitre tendresse, qui doit être le premier de tous les chapitres du roman, pour toute femme vraiment femme, comme je l’entendis déclarer à la plus belle des Florentines, mais