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APPENDICE


A. — le procès du féminisme par une femme


Quand un homme s’enhardit jusqu’à discuter les théories du féminisme, chacun de crier haro sur le sans-cœur, le misérable ! En vérité, serait-il surprenant que le vigneron prétende défendre sa vigne et, s’il témoigne, en telle occurrence, de quelque ingéniosité ou de quelque philosophie, comment ses discours pourraient-ils ébranler la confiance de l’auditoire, puisque ses partisans eux-mêmes se verront obligés de reconnaître la portée toute relative de raisonnements abominablement intéressés ? Mais, qu’une femme s’avise d’élever la voix, et les plus prévenus n’oseront refuser une oreille attentive, surtout si cette femme a prouvé, par les actes et les œuvres de sa carrière, qu’elle connaît le cycle douloureux des épreuves et des désillusions qui sont, en ce bas monde, le triste lot de la plupart de ses compagnes. Je crois piquant de raconter la curieuse croisade qu’avec un esprit réaction-