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bientôt, sous la direction du meilleur des maris. « J’éprouvai d’abord — avoue Mme Barine — une impression du même genre que lorsque j’avais bien rangé mon armoire à linge. Les choses s’ordonnaient dans ma tête, les idées prenaient l’habitude de se mettre à leur place, chacune selon son importance… C’est l’effet de la syntaxe latine. Aucun travail ne prépare mieux une jeune fille au rôle de maîtresse de maison que l’étude du latin, à condition de la faire sérieusement[1] ». Mlle Bouffé n’était pas devenue Mme Vincens et avait à peine eu le temps de monter son ménage à La Rochelle, que M. Vincens, désireux de combler les solutions de continuité de cette instruction à coups de lectures, — car il avait tout de suite discerné la valeur d’une aussi belle intelligence, — recommençait l’éducation de sa compagne, affectueusement, « en maître qui comprend son enseignement comme une gymnastique destinée à discipliner et non à diriger les mouvements de l’esprit. Je fis alors ma rhétorique, ma philosophie et même mes humanités, — me raconte l’écrivain, — mais à un âge où je ne risquais plus de laisser à ces divers exercices,

  1. Voir le Figaro du 21 juin 1898. (Gros Jean à son Curé.)