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I

Sous le masque moscovite de son nom de lettres, et malgré ses convictions huguenotes, Mme Barine est Française, même Parisienne, issue d’ancêtres établis sur les bords de la Seine depuis plus de deux siècles. « Quand vous entendrez dire qu’il n’existe pas de famille de la bourgeoisie dont la transplantation dans la capitale remonte à plus de cinquante ans, il faudra penser à moi… Regardez, à gauche de la cheminée, sur la frise, la figure de cet homme en habit bleu de roy, dont les yeux pétillent sous la perruque blanche… c’est le portrait d’un nommé Vincens qui, des Cévennes, vint à Paris, en plein xviie siècle, et dont nous descendons à des degrés divers mon mari et moi… »

Quoique Mme Barine ne soit donc point provinciale, rien ne fut moins parisien, dans l’acception ordinaire de ce terme, que son éducation. Son père, grand liseur devant l’Éternel, s’étant, à la suite de circonstances mystérieuses, retiré en Touraine, la jeune fille, réduite à faire