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des œuvres de charité catholique qu’elle publiait à trente-neuf ans et la Protestation contre la loi de la Séparation qu’elle donnait vingt-cinq ans plus tard au Journal des Débats, montrent que, durant ce quart de siècle, sa foi personnelle avait peu varié. Le protestantisme a toujours attiré et retenu ces esprits individualistes. Mme Barine estima son devoir de se faire inscrire parmi les membres de l’Association Cultuelle de Passy. Le pasteur Stapfer dit sur la tombe de cette femme de bien : « Elle tenait beaucoup à affirmer les liens qui l’unissaient à l’Église réformée de France !… » Il n’y a donc aucune probabilité qu’elle soit jamais canonisée. Mais cette comparaison avec la sœur de saint Benoît — symbole d’une impression — marque bien l’antinomie fondamentale de ce caractère à la fois épris de libertés et prudent jusqu’au respect de tous les ordres, et que n’abandonnent jamais non plus la bonne humeur d’une conscience en paix, l’équilibre d’un esprit, disons parfait, avec les restrictions que comporte cette épithète dans les domaines de la passion et de l’au-delà !